Création 2012

Jarre de lune (prélude)

 » En 2012, alors que je venais de présenter mon solo Une Femme Coréenne à Séoul, un spécialiste coréen de l’art de la porcelaine blanche du 18ème, est venu vers moi pour me suggérer de travailler dans une prochaine pièce sur la philosophie cachée dans le savoir faire ce cette porcelaine Dal Hang-a-ri. Cette philosophie basée sur le principe du Yin et du Yang.
En effet ces œuvres d’art réunissent étroitement deux parties asymétriques de couleur blanche, fabriquées séparément et présentent une sobriété absolue. Dans ce savoir-faire j’ai retrouvé mon approche chorégraphique visible/invisible, ressemblance/différence.
Ma nouvelle pièce sera un solo, que j’interprèterai dans un premier temps mais qui pourra être transmis par la suite à d’autres danseurs.
Je voudrais que cette pièce soit accessible à tous et puisse être jouée aussi bien sur des petites que des grandes scènes. « 
Young Ho NAM

Dal Hang-a-ri
 » Lorsque deux bols semblables se rencontrent pour devenir un seul, même s’ils sont bien collés l’un sur l’autre, la trace reste visible à la jointure.
Pour qu’ils renaissent en un seul corps, ils entrent dans le four.
Après la cuisson, la jarre de lune sort du four avec une légère imperfection; un côté s’affaisse un peu, tandis qu’un autre légèrement bosselée.
C’est dû à la « concession »: la partie supérieure et la partie inférieure se sont cédées mutuellement en renonçant chacune à vouloir atteindre sa forme parfaite pour s’unir en une seule forme dans un feu ardent. Lorsque les deux parties s’acceptent mutuellement et font ainsi preuve de longanimité malgré la souffrance à endurer, Dal Hang-a-ri devient entier.
Cette jarre en forme de pleine lune ressemble étonnamment à notre vie humaine où les deux individus différents arrivent à se comprendre et se tolérer réciproquement.
Dal Hang-a-ri reflèterait-il notre vie? Il serait temps que l’on partage avec le monde le sens que nous ont laissé nos aïeux.  »
Young-Sook  PARK